**Termes de référence
Recrutement d’un consultant pour l’évaluation finale du projet c’est la vie! au Niger : Une campagne radio sur les droits à la santé sexuelle et reproductive
- Les partenaires
RAES
Créée en 2004, RAES (Réseau Africain d’Education à la Santé) est une ONG sénégalaise qui utilise le potentiel démocratique des médias, classiques ou numériques, au service des acteurs locaux afin que ces derniers puissent fournir, individuellement ou collectivement, des réponses légitimes et adaptées aux enjeux sociaux qui les concernent notamment les questions liées à la santé, à la bonne gouvernance, à l’environnement et au rôle moteur que devrait jouer les jeunes dans les processus de changement de comportement. Le RAES s’associe avec les acteurs de terrain et les communautés dans tous les processus de formulation et d’exécution de de ses activités qui sont :
Des activités de production média (télévision, radio, presse et édition, internet et téléphonie mobile) ;
Des activités communautaires (création de messages, diffusion communautaire, mobilisation sociale).
La méthodologie du RAES: la méthode Sabido de l’éducation par le divertissement
Pour atteindre ses objectifs en matière de changement de comportement, RAES déploie la méthode de l'éducation conceptualisée par Miguel Sabido au milieu des années 1970. La méthode Sabido s'inspire des pratiques, des us et coutumes d'une région pour proposer des feuilletons audiovisuels divertissants et instructifs dont l'objectif est de créer le débat au sein des communautés autours des sujets abordés; pousser les cibles de la communication à infléchir leurs positions d'origine sur chacun et adopter les bonnes pratiques. Ces feuilletons, réalisés grâce à une démarche rigoureuse, ont la spécificité de véhiculer des messages clés de façon subtile, sans injonction comportementale et sans jugement de valeur. En Afrique de l'Ouest, l'approche a déjà fait ses preuves dans le domaine de la santé de la reproduction, thème sur lequel RAES s'est particulièrement fait connaître grâce à la série TV C'est la vie! traitant des questions de santé (de la reproduction, violence faites aux femmes, nutrition). Grâce à la série C'est la Vie! et ses outils pédagogiques de discussion communautaire, RAES a pu développer une programmation régionale (11 pays) composées d'activités terrain de sensibilisation des populations et de plaidoyer auprès des décideurs sur les questions de santé.
Lafia Matassa
L’ONG LAFIA MATASSA est une organisation non gouvernementale de développement créée le 19 juin 1999 avec comme vision une population saine et épanouie, des services de santé sexuelle et de la reproduction accessibles à tous et particulièrement les jeunes et adolescents, une société juste et équitable et sans VIH/SIDA.
Sa mission est de poursuivre sa contribution à garantir
L’accès et l’utilisation du service de santé sexuelle et reproductive de qualité par les jeunes et adolescentes/adolescents y compris la prévention et la prise en charge des IST et VIH/SIDA ;
Le renforcement de la demande en matière de planification familiale pour les jeunes les adolescents/adolescentes et les femmes en âge de procréer;
La Prévention, la Mitigation et la Réponse aux Violences Basées sur le Genre y compris en situation d’urgence;
Le renforcement du pouvoir des filles et des femmes
Elle intervient dans les domaines comme :
La Santé de la reproduction des jeunes et adolescents
La Planification familiale
Les IST/VIH/Sida
Genre et développement
La Nutrition.
Différentes stratégies sont développées dont entre autres :
La Recherche – action ;
Le Plaidoyer auprès des leaders d'opinion et des autorités politico administratives ;
La Mobilisation sociale
L'Éducation par les pairs ;
L’IEC/CCC ;
L’Orientation/référence ;
L'Éducation thérapeutique
Le renforcement de capacité.
Le contexte
Le Niger vit une explosion démographique que le système de santé à des difficultés à prendre en charge. Ce fort taux de natalité a pour conséquence directe une mortalité maternelle élevée : 554 décès pour 100 000 naissances vivantes et une mortalité infanto-juvénile de 130,5 pour 1 000 naissances vivantes (données statistiques Niger 2012). Aussi, avec un taux de fécondité de 7,57 enfants/femme pour une population de 20,67 millions d’habitants, il est l’un des pays où le taux de croissance démographique est le plus important au monde : 3,8%. Cette explosion démographique engendre des difficultés liées à la prise en charge des patient·e·s dans les structures de santé en termes d'accueil et d'informations et à l’offre de services adéquats.
De plus, 70% des femmes pensent qu’un mari est en droit de frapper sa femme dans certaines circonstances. Pour sa part, le taux de mariages à 18 ans se situe à 74% et le niveau de connaissances des jeunes sur le VIH/SIDA reste faible (EDS du Niger : 2012).
Fournir des informations fiables sur les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) et sensibiliser les populations clés, constituent des éléments importants, à prendre en compte dans les programmes, si l’on veut améliorer les connaissances des communautés. Ces stratégies contribueraient également à favoriser la prise d’engagements de la part des élus et décideurs en faveur des DSSR.
Pour ce faire, des efforts sont ainsi consentis par les pouvoirs publics et les partenaires au développement pour apporter une réponse positive promouvant les changements de comportements. Ils se déclinent en des stratégies de renforcement de la communication sociale et l’offre de services. Se joignant à ces dynamiques, le RAES a produit une série TV panafricaine dénommée C’est la Vie ! pour augmenter le niveau de connaissances des populations ouest africaines sur ces questions de DSSR, susciter leur engagement ainsi que celui des décideurs. Diffusée depuis 2015 sur 2 chaines de télé continentales (A+, TV5) et sur 34 chaines nationales africaines, la série a suscité un engouement de la part des téléspectateurs africains. En effet, une enquête SOFRES menée sur 7 villes africaines a révélé que 20 millions de personnes ont vu au moins un épisode de la série.
Cependant, la télé, en Afrique, et plus particulièrement en zone rurale, a un taux d’accès assez faible. Seulement 10% de la population y ont un accès régulier dans cette zone contre 80% en zone urbaine. Dans ce cas, la radio, avec un taux de pénétration de 98% constitue le média de masse idéal pour donner à nos messages, une portée plus importante. Ainsi la production de contenus radiophoniques du même genre permettrait de diffuser plus largement les informations sur ces thématiques.
C’est en ce sens que le RAES a eu un financement de Amplify Change pour mettre en place une campagne axée autour d’un feuilleton radiophonique dans le but d’améliorer les connaissances des communautés au Niger dans les domaines de la santé reproductive et des violences de genre afin de créer un environnement socio politique favorable.
Les objectifs spécifique du projet sont:
Le renforcement des connaissances des communautés à travers la production, la diffusion des épisodes de la série radio et l’organisation de séances de sensibilisation sur les DSSR et les violences de genre
L’adhésion des communautés et des décideurs à la dynamique de plaidoyer à travers l’organisation d’évènements de mobilisation sociale et de plaidoyer pour l’abandon des mariages d’enfants
Capitaliser et partager l’expérience menée avec d’autres acteurs qui œuvrent sur le plaidoyer, à commencer par les partenaires, et notamment avec les bénéficiaires d’AmplifyChange dans d’autres pays.
Le projet est mis en oeuvre par le RAES et Lafia Matassa qui ont mis en place des activités de communication, d’information, de mobilisation sociale et de plaidoyer afin de sensibiliser les communautés et les décideur·e·s dans quatre (4) zones d’intervention au Niger (Zinder, Maradi, Dosso, Tillabéry) sur les thématiques DSSR:
Les activités de la campagne
La revue documentaire regroupant les programmes et initiatives en matière de DSSR et de plaidoyer au Niger et la conduite d’une étude sociologique sur les données en termes de DSSR : Cette activité a servi de Baseline pour mettre à la disposition de l’équipe du projet, des indicateurs clés à vérifier à la fin du projet
La mise en place d’un comité technique: instance de concertation réunissant les partenaires institutionnels du projet, les experts techniques et financiers et l'équipe du projet. Le comité est composé de quinze (15) membres issus de diverses structures (Etat, OSC, etc.)
La production du feuilleton radiophonique en français et en haoussa, 31 épisodes de 20 minutes, la diffusion (Dounia FM et 5 radios communautaires) et l’organisation de débats interactifs sur la Dounia FM, la mise en place de clubs d’écoutants (5 clubs de 20 membres chacun)
La conduite d’une étude baseline avant la diffusion du feuilleton radiophonique a été conduite à Mirriah et Mayahi respectivement dans les régions de Zinder et de Maradi auprès de 250 personnes par localité, pour un total de 500 personnes. Ceci afin de mesurer le niveau de connaissances des populations sur la série C’est la vie!, sur les DSSR en général et plus particulièrement sur la thématique du mariage d’enfants
Une étude endline pour mesurer le niveau de connaissance de la population après la diffusion du feuilleton radiophonique
La formation des animateur·rice·s au kit pédagogique (qui est un outil élaboré par le RAES à l’intention des animateur·rice·s communautaires pour organiser les ateliers éducatifs), le déroulement de quatre (4) séances de sensibilisation dans les DSSR dans les zones d’intervention du projet (80 personnes au total dont des femmes, des hommes, des jeunes filles et des jeunes garçons à Loga, Mayahi, Mirriah et Téra)
Une campagne de plaidoyer sur les mariages d’enfants à travers 4 événements mobilisateurs dans chacune des zones d’intervention du projet afin d’initier les échanges entre la communauté et les décideurs. Ces événements ont conduit à des engagements signés par les différents maires afin de prendre en compte les besoins des jeunes en termes de DSSR dans leurs plans d’action.
Évaluation finale de la série C’est la vie!
Le RAES et Lafia matassa mettent en œuvre ce projet au Niger pour une durée de 2 ans depuis janvier 2019. Le projet tire donc à sa fin, le RAES et Lafia Matassa souhaitent évaluer l’impact des activités du projet sur la communauté dans les zones d’intervention concernées.
Pour cette évaluation finale, le RAES souhaite faire ressortir des éléments clés de la mise en oeuvre tels que:
La valeur ajoutée de la collaboration avec le groupe de travail mis en place: À travers un focus group ou des entretiens individuels des membres du comité pour recueillir leur avis
Recueillir les informations des membres des clubs d’écoutants quand aux actions qu’ils ont eu à mener suite aux écoutes des différents épisodes du feuilleton radiophonique et comment ces actions ont été appréhendées par les bénéficiaires
Recueillir l’avis des animateur·rice·s de radio concernés par la campagne suite au processus d'émissions interactives, ainsi que des animateur·rice·s de radio communautaire sur l’impact de la diffusion et le retour des communautés
Mesurer l’impact des séances éducatives effectuées auprès des 80 personnes concernées
Mesurer le niveau d’exécution des engagements des maires des différentes communes suite aux événements mobilisateurs
Mesurer les changements engendrés par les activités du projet au sein de la communauté.
Apprécier la manière dont le processus et la pertinence des activités ont impactés sur l’avancement vers les résultats et sur l’atteinte des objectifs.
L’étude va se dérouler sur un échantillon de 750 personnes réparties entre Niamey, Zinder et Maradi. Le choix de ces localités s’expliquent par le fait que:
L'étude baseline du projet ayant permis de définir les indicateurs de suivi s’est déroulée dans ces localités
Le niveau sécuritaire ne permettra pas d’étendre l’étude aux autres localités.
Responsabilités du consultant
Il est attendu du consultant de mener une étude incluant tous les points cités ci-dessus. Le consultant devra également, en amont du démarrage des activités, prendre connaissance des objectifs, des indicateurs et des activités du projet, afin d’amender au besoin les aspects qui seront évaluer au cours de cette évaluation finale du projet.
Livrables
L’offre technique
Les outils développés pour mener l’étude
Une justification des méthodes et des techniques utilisées lors de l’évaluation
Un rapport d’évaluation finale présentant les résultats
Un résumé de l’ensemble du rapport qui peut être utilisé comme un document autonome (une sorte de synthèse).
Calendrier
La mission du consultant est de 1 mois à compter du 23 novembre 2020.
Profil du consultant
Sociologue, anthropologue ayant une solide expérience dans l’élaboration des outils d’enquêtes qualitatives et quantitatives
Spécialiste dans l’élaboration de fiches d’enquêtes avec les outils MARP (Méthodes Actives de Recherche Participative)
Connaissances dans les domaines de la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale ou de la santé de manière générale
Expérience dans la réalisation et la conduite d’enquêtes communautaires en santé
Expérience dans la conduite d’évaluation d’un programme radio serait un atout
Justifier d’une maîtrise des techniques d’enquête, de suivi et d’évaluation
Le consultant devra parler la langue Haoussa.
How to apply:
Comment postuler
Par mail aux adresses suivantes:
lawalamadou40@yahoo.fr
Kadidiatou@ongraes.org
Avec comme objet du mail : “Consultant évaluation finale du projet C’est la vie!” incluant:
Un CV
Une proposition technique (incluant des références, des travaux similaires, la présentation d’une méthodologie)
Une proposition financière.
Les soumissions doivent être envoyées au plus tard le 18 novembre 2020 à 17h GMT.
**