Country: Niger
Closing date: 31 Jan 2016
COOPI est une organisation non gouvernementale italienne, indépendante et laïque, engagée dans la lutte contre les injustices sociales et la pauvreté dans le Sud du monde et dans la construction d'un futur dans lequel soient garantis pour tous de bonnes conditions de vie, le respect des droits et la parité des opportunités. Depuis 1965, COOPI a réalisé plus de 600 projets de développement et interventions d'urgence dans 50 pays , employant plus de 30 mille opérateurs locaux et assurant un bénéfice direct à plus de 50 millions de personnes. En Afrique, en Amérique Latine, en Asie et dans l'Europe de l'Est, COOPI favorise l'accès à l'eau et le droit à la santé et à l'instruction des communautés les plus pauvres. COOPI assure aussi une assistance immédiate et à long terme aux populations touchées par les guerres ou les catastrophes naturelles. Le siège central de COOPI est à Milan (Italie), mais pour la réalisation des projets, COOPI s’appuie sur un réseau de sièges périphériques (régionaux et nationaux) dans les pays où ses activités sont plus importantes.
COOPI au Niger
La mission de COOPI au Niger s’inscrit dans la mission de COOPI au niveau mondial: coopérer pour la lutte contre la pauvreté à travers l’engagement, la motivation, la détermination et le professionnalisme des collaborateurs sur le terrain. La stratégie est ainsi basée sur: la collaboration étroite avec les Autorités et les partenaires de la société civile locale; la coordination et la concertation avec tous les acteurs impliqués dans le développement du Niger (Institutions internationales et ONG).
La première intervention de COOPI au NIGER date de 2012, avec la mise en place du projet financé par ECHO «Projet de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère au Niger» dans le Région de Tillabéry et dans la ville de Niamey.
Actuellement, COOPItravailledans les districts sanitaires deTillabéryet Kolloet dans la région de Diffaen couvrant différents domaines :
Prise en charge de la malnutrition, protection#, soutien psychosocial, éducation ensituation d'urgence pour les élèves du primaire et du secondaire, WASH et abris.
Programme
Titre : Conception et mise en œuvre de la formation des formateurs du personnel soignant sur la prise en charge en santé mentale et psychosociale des populations réfugiées du Nigéria et/ou issus des communautés hôtes dans la région de Diffa
Secteur : Protection
I) CONTEXTE
**A) Origine de la demande**
Depuis Mai 2013, les attaques répétées de la secte BokoHaram ont provoqué l'afflux de milliers de personnes du Nord Nigeria vers les pays voisins, fuyant l'insécurité des attaques et les violents affrontements entre le gouvernement et la secte. Au Niger, les estimations officielles signalent l'arrivée de 105,503 déplacés, dont la plupart seraient des retournés nigériens (77%) et environ 20% des réfugiés nigérians, qui ont trouvé refuge dans la région de Diffa, au Sud Niger. Le 60% est représenté par des enfants (résultats profilage OIM, Novembre 2014). Ces déplacés ne sont pas accueillis dans des camps mais dans les communautés hôtes, au sein de plus de 144 villages. A ces déplacés il faut ajouter 50 000 IDP’s provenant des iles du lac Tchad et qui se sont rendu principalement dans les sites de transit de KimeGana (N’guimi) et de Yebi (Bosso).
Dans cette région traditionnellement rurale et extrêmement vulnérable à l'insécurité alimentaire et aux aléas climatiques, le flux croissant de déplacés s'ajoute aux besoins quotidiens des communautés locales déjà en situation de précarité, alourdissant le poids de ces retours et mettant en danger les personnes les plus démunies notamment les femmes enceintes et allaitantes, les enfants orphelins et les personnes âgées non accompagnées ou avec des mineurs à charge.
Les Directives du Comité Permanent Inter-organisation (IASC) concernant la santé mentale et le soutien psychosocial, reconnaissent que les migrations forcées créent une série de difficultés vécues aux niveaux de l'individu, de la famille, de la communauté et de la société. A chaque niveau, ces situations fragilisent les dispositifs de soutien efficaces en temps normal, augmentent les risques d'abus et de violations des droits et ont tendance à aggraver les problèmes préexistant d'injustice et d'inégalité sociale.
En particulier pour ce qui concerne Diffa nous pouvons souligner que les principaux problèmes psychosociaux sont liés à ce qui suit :
— Lors des attaques de BokoHaram dans les villes du Nigeria (ex Damassak) nombreuses femmes ont perdu leur mari, décapité durant l’attaque à la ville, ainsi que elles n’ont plus de nouvelles de leurs enfants, filles et garçons, enlevées les unes pour être données en mariage, les autres pour servir comme nouveaux miliciens.
— Lors de la fuite nombreux enfants se sont retrouvés sans parents et jusqu’à l’heure actuelle ils n’ont aucune nouvelle. Le système famille joue un rôle très important dans la protection, l'assistance et le soutien affectif de chacun de ses membres. Quand ils sont séparés, les membres de la famille deviennent plus vulnérables parce qu'ils sont privés des mécanismes habituels de support.
— Traditionnellement, les filles sont données en mariage très jeunes, âgés de 13 ans et les garçons vont se marier autour de 20 ans. La situation du conflit a exacerbé cette pratique, les filles sont prise par les rebelles des leurs 8 ans et tenues loin de leur famille. Elles n’ont plus de contact avec leur famille d’origine et se retrouvent sans plus de repère. Il faut en plus souligner que si une fille est violée et perd son virginité, elle risque d’être stigmatisée. Donc aussi les filles qui ont arrivée à s’échapper après avoir été enlevées par BokoHaram 40 ou 50 jours, auront des énormes difficultés à trouver un homme qui voudra s’occuper d’elles.
— Le rôle des hommes traditionnellement concerne la recherche des moyens de subsistance. Le rôle des femmes est de prendre soin de l'éducation des enfants et de la maison. Les hommes et les femmes mangent séparés, les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes. Certains aliments sont un sujet tabou pour les enfants et d'autres pour les femmes, il n’y a pas de nourriture considérée tabou pour les hommes. Vu que la migration forcée a changé les rôles sociaux, il y a beaucoup de ménages dirigés par des femmes, beaucoup d'hommes ne sont plus à mesure d'apporter un soutien à leur famille et se sentent par conséquent sans dignité et sans valeur. Les retournés et les réfugiés sont souvent obligés d'adopter une nouvelle façon de vie. Il est nécessaire alors pour eux redéfinir leur rôles dans la nouvelle communauté.
Ces transformations dans la structure de la communauté peuvent conduire à de nouvelles formes d'organisation sociale et sont souvent une source de conflit, en particulier entre les générations et les sexes.
— Suite au déplacement forcé il y a eu une forte augmentation d’abus de substance psychotropes (Roipnol) et d’alcool et de présence de troubles mentales (hallucinations auditives et visuelles, hystérie).
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B) Brève présentation du projet
1.Objectifs
La réponse de COOPI sera mise en œuvre dans la région de Diffa en respectant les normes internationales suivantes# : Directives du IASC concernant la santé mentale et le bien-être psychosocial dans les situations d'urgence, les normes minimales pour la protection des enfants dans l'action humanitaire, la Convention relative aux droits de l'enfant, les standards Sphère, et la Convention des droits des enfants.
Objectif General : Les problèmes de santé mentale et psychosociaux engendrés par les mouvements de population dans la région de Diffa sont pris en charge et suivi de manière appropriée /efficace.
L’action vise à réduire les risques et à répondre aux principaux problèmes de santé mentale et psychosociaux auxquels sont exposés les déplacés du Nigéria et/ou issus des communautés hôtes dans la région de Diffa, à travers la fourniture de services de santé mentale et bien être psychosocial de qualité adaptés au sexe et à l’âge.
Pour ce faire trois axes sont pris en compte, à savoir :
La prévention à travers des sessions de sensibilisation sur la santé mentale et les thématiques psychosociales
L’identification et la prise en charge clinique, médicamenteuse et psychologiques (counseling, psychothérapies, réhabilitation psychosociale…) des cas de santé mentale grâce à un système fonctionnel et efficace de référencement.
Ces axes d’intervention permettront d’obtenir les résultats suivants :
Les communautés de Diffa, MainéSoroa, N’Guimi, Goudoumaria et Bosso ont mis en place des mécanismes communautaires pour prévenir les abus, la négligence, toute forme de violence (y compris les VBG) et d’abus de substances psychoactives.
Des services de qualité pour la réponse adéquate aux problèmes de santé mentale et psychosociaux sont offerts aux populations de la région de Diffa
Un mécanisme efficace de référencement est mis en place et opérationnel
II) OBJECTIFS DE LA FORMATION ET PUBLICS VISES
Dans les districts sanitaires, les équipes cadres et le personnel soignant bénéficieront d’une formation théorique et pratique permettant un renforcement de compétences basé à la fois sur des connaissances techniques et sur de la pratique. Ainsi, le personnel formé sera à même d’offrir des services de base en santé mentale intégrés de qualité, dans les 05 districts sanitaires appuyés. Pour ce faire :
COOPI recrute un(e) consultant(e) formateur des formateurs. Le/la consultant(e) est chargé(e) de la formation de 16 formateurs (**03** membres de l’équipe cadre de COOPI, 02 infirmiers psychiatres, 05 médecins chef de district et 01 Directeur régional de la santé et 05 psychologues pour la partie nationale), eux-mêmes chargés de former par la suite tous le personnel soignant (infirmiers, et sages femmes) des 05 districts sanitaires de la région de Diffa, zones d’intervention du projet.
La formation est prévue pour une durée au total de 07 jours de préférence du 12 au 19 janvier 2016.
2/1) Objectifs de formations
2/1/1) Objectif général
Contribuer au renforcement de capacités des acteurs sanitaires (cadres et prestataires de soins) en vue de l’intégration des soins de base en santé mentale dans les soins de santé primaire
2/1/2) Objectifs spécifiques
De manière spécifique, il s’agira de :
— Former un noyau de 16 formateurs au dépistage, au diagnostic et à la prise en charge clinique, médicamenteuse et psychologique des patients en proie à la détresse / souffrance psychologique tels l’ESPT, la dépression, les troubles anxieux, l’épilepsie, les psychoses.et les troubles mentaux conséquents à l’abus de substances psychoactives
-A la récolte et l’analyse des données statistiques.
2/2) Responsabilités du / de la consultant(e)
Il est demandé au / à la consultant(e) sélectionné(e) de :
-Concevoir les modules de formation sur les techniques de dépistage, diagnostic et la prise en charge clinique, médicamenteuse, psychologique et sociale des cas de santé mentale ainsi que la récolte des données liées aux patients,
-Évaluer les résultats des formations.
-Rédiger et rendre disponible le rapport de la formation au plus tard 07 jours après la fin de la formation.
Conception du plan de formation des formateurs
— Formuler des objectifs pédagogiques
— Définir le contenu de la formation
— Développer une méthodologie et des outils pédagogiques favorisant la participation active des apprenants
— Elaborer un programme de formation (séquences d’apprentissages).
Animation de la formation des formateurs
— Mettre à disposition des supports de formation (écrits)
— Proposer des exercices permettant l’application des savoirs et pratiques transmis
— Proposer une feuille de route pour la formation qui sera animée par les formateurs dans les 05 districts sanitaires de la région de Diffa.
Evaluation de la session de formation
- Assurer l’évaluation des savoirs et techniques appris
— Rédiger un rapport de formation (bilan de la formation, conclusions et recommandations) et le rendre disponible au plus tard 07 jours après la fin de la formation.
— Rendre disponible les outils de suivi et d’évaluation de la formation du personnel soignant qui sera formé par les formateurs.
2/3) Public cible
La formation sera adressée à un total de 16 personnes :
— 03 membres de l’équipe cadre de COOPI (Coordonatrice pays protection, Chef de projet SMSPS, Coordonateur terrain protection,) staff du projet.
— 02 Infirmiers psychiatres du CHR de Diffa
— 05 Médecins chef de district des différents départements d’intervention
— 01 Directeur régional de la santé
— 05 psychologues
III) RESULTATS ATTENDUS
A l’issue de la formation des formateurs les participants devront être capables :
— d’assurer et de transmettre aux prestataires de soins les techniques de prise en charge psychosociale et de santé mentale de qualité
— d’assurer et de transmettre aux relais communautaires les techniques d’identification, d’orientation des cas et de sensibilisation sur la thématique de santé mentale.
o d’analyser les données liées aux patients
IV) METHODOLOGIE
A) Formation des formateurs
Cette première phase durera 7 jours et se tiendra à Niamey.
1) Conception et préparation de la formation
— Revue documentaire et conception des modules de formation
— Elaborer et faire valider par le comité de pilotage la méthodologie et le plan de la formation
— Préparer et faire valider les autres documents (fiches techniques) de formation
2) La théorie à l’appréciation de la/le consultant(e)
La partie théorique de la formation portera sur :
— Reconnaître l’ESPT, l’épilepsie, la dépression, les troubles anxieux et psychose les plus courant dans le contexte de Diffa (symptômes, différentes périodes de crise, critères de gravité, initier le traitement médicamenteux ou non, suivi du patient à moyen / log terme, faire appel au psychiatre de façon adéquate c'est-à-dire le référencement à quel moment ?)
— Les outils (DSM IV et la CIM 10 et tout autre outil simplifié susceptible de faire un diagnostic efficace…)
— La prise en charge de cas de santé mentale, selon le type de patient : adultes, adolescents, enfants et leur famille : principes de base, techniques d’approche, protocole de prise en charge psychosociale de santé mentale, etc.
— La prise en charge psychologique immédiate (identification des symptômes post-agression, techniques d’entretien et d’écoute, techniques de relation d’aide et identification des services à proposer, prescription de médicaments).
— Récolte et analyse des données
— Constitution du dossier patient
A/3) La pratique
La phase pratique alternera, par rotation, des mises en situation de reconnaissance et toute la chaîne de prise en charge depuis le dépistage, diagnostic, et la prise en charge proprement dite (médicamenteuse, psychologique et sociale) en intégrant le moment de référencement et d’autres aspects de la formation (jeu de rôle, discussions de cas et analyse de pratiques, etc.)
Le dernier jour sera consacré à l’évaluation de la formation/post-test et au débriefing général de la formation.
C) Réunion de cadrage par le comité de pilotage de la formation
Une réunion de cadrage aura lieu en amont du démarrage de la formation pour valider, le cas échéant, les modifications apportées aux termes de référence et au calendrier. Cette réunion aura lieu en téléconférence pour faciliter la participation de l’équipe de pilotage de terrain. Le comité de pilotage sera constitué :
— De la cheffe de mission Niger
— Du chef de projet
— du coordinateur coordonateur terrain
B) Résultats préliminaires, recommandations et rapport final
Le texte principal du rapport de formation présentant le contenu de la formation (méthodologie, calendrier des journées de formation, résumé du contenu théorique et pratique…) et l’implication des participants devra être remis à COOPI à l’issue de la mission.
Même si aucun format spécifique n’est demandé pour le rapport final, celui-ci contenir :
— titre de la formation avec le nom et les contacts
— remerciements
— résumé exécutif (1 à 2 pages)
— introduction avec la description du contexte de la formation
— description de l’approche formative utilisée
— présentation des résultats de la formation
— recommandations et pistes d’actions identifiées
— en annexe, les TDR, la liste des personnes formées et le calendrier, une bibliographie de tous les documents revus pour la formation, le matériel de formation utilisé
V) ORGANISATION DE LA MISSION
C) Planning / chronogramme envisagé
La consultance est prévue pour une période de 7 jours sans les jours de voyage. D’où 7 jours dédiés à la formation.
La formation devra se dérouler entre le 19 et le 26 janvier 2016.
A la fin de la formation, le/la consultant(e) disposera de 7 jours pour déposer le rapport final présentant les résultats de la mission. Ce document sera transmis aux membres du comité de pilotage pour observations. L’équipe de pilotage disposera de cinq jours pour formuler ses observations.
E) Sécurité
Lorsque le/la consultant(e) externe utilisera les moyens mis à disposition par COOPI, il/elle sera soumis(e) aux règles et procédures de sécurité définies par la mission de COOPI au Niger. Ces différentes modalités sécuritaires lui seront présentées au lancement de la mission de formation.
Moyens et outils
COOPI mettra à la disposition du / de la consultant(e) :
— un véhicule COOPI pour les déplacements
— le logement à Niamey
- le billet d’avion A/R
Le/la consultant(e) prendra à sa charge les frais de vie et d’assurance ainsi que tous les frais associés à la consultance en dehors du véhicule et du logement.
Organisation et coordination
L’interlocuteur direct est le représentant Pays
Profil du Candidat (Formation, Exp., Compétences, Attitudes)
ESSENTIEL
Le/la consultant(e) doit être titulaire d’un diplôme de doctorat d’état en psychiatrie et prouver une bonne connaissance et/ou expérience solide dans les domaines suivants :
— une expérience de travail avec les ONG ;
-*une expérience avérée dans l’élaboration des documents de formation ;*
— une expérience avérée dans l’animation et conduite de formation des formateurs ;
— une connaissance et une expérience avérées de travail (pratique et formation) dans le domaine de la santé mentale;
— une excellente maîtrise du français oral et écrit.
— Respect des valeurs/mission COOPI
LE COOPERANT COOPI
COOPI intervient dans des situations de développement et de crises souvent défavorisées et difficiles à gérer.
Le coopérant COOPI doit prendre la bonne décision au bon moment.
Il sait lire et interpréter le contexte dans lequel il agit et qui se transforme souvent très rapidement. Il est capable de respecter les valeurs de l’ONG , d’établir relations positives avec ses supérieurs, ses collègues et collaborateurs.
Le coopérant COOPI travaille habituellement dans des contextes multiethniques, ce qui exige de la souplesse et le respect de l’autre, expatrié et personnel local.
En considération du milieu souvent défavorisé et du pois des responsabilités, il faut posséder une réelle motivation, énergie et une grande flexibilité, disponibilité pour aller parfois au-delà de ses propres tâches selon les besoins de la mission, en utilisant l’ expériences,l’ enthousiasme et l’esprit d’équipe.
How to apply:
http://www.coopi.org/it/lavoroformazione/offertedilavoro/lavoro/1174/